mémoire cathare (5ème et dernière parties)

Publié le par Prince Occitan

La croisade Royale

 

Lorsque le soleil se lève en ce matin du 25 juin 1218, dispersant de ses rayons les dernières brumes matinales qui tapissent la plaine toulousaine. Le criminel de guerre, criminel contre l’humanité, qu’est Simon de Montfort égrène lentement ses dernières heures de vie. Le tyran qu’il a été durant 9 ans, va livré son dernier combat devant les remparts de Toulouse.

Le siège qui dure depuis de long mois déjà, n’a aboutit à rien. Ne faisant avancer les choses ni pour un camp, ni pour l’autre. Quelques jours auparavant Simon fait construire une tour, afin d’arrivé à se hissé à la hauteur des remparts de la ville. Le Comte de Toulouse et ses alliés, les Comtes de Foix, de Comminges et du Béarn font alors une sortie pour la détruire. Simon qui se trouve sous sa tente entrain de prier en est immédiatement alerté. Son frère, Guy de Montforts’élance aussitôt dans la bataille, mais un arbalétrierabrité derrière l'un des créneaux des remparts, décoche son carreau qui vient foudroyé son cheval. Celui-ci se cabre et s’affale sur son cavalier le laissant à la merci des routiers toulousains qui se dirigeaient déjà sur cette proie facile. Simon de Montfort voyant son frère Guy en mauvaise posture, s’élance vers lui voulant lui porter secours. À croire que ce jour là, la destinée des Montfort était écrite, car juste à ce moment là, du haut des remparts, des femmes toulousaines actionnent la clé de sécurité de la pierrière dont elles ont la responsabilité libérant le bras de celle-ci qui décrit l’arc de cercle caractéristique de s’est armes de guerre entraînant avec lui l’énorme boulet de pierre qui est placée dans la poche. Arrivant en bout de course, le projectile s’échappe et s’élance à son tour dans les airs tout en sifflant au-dessus de la mêlée, du fracas des armes et des cris des combattants. On aurait dis que celui-ci était guidé par une main divine. Se dirigeant alors droit en direction de Simon de Montfortil vint lui fracassait la tête, lui faisant explosé son home et éclaté le cerveau tout en lui expulsant les yeux de leurs orbites. Simon de Montfort vacille les bras en croix sur son cheval avant de s’effondre de celui-ci tuer sur le coup.

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Simon de Montfort & l’arme qui l’as tuer

Immédiatement la stupeur s’empare du camp des croisés, tout comme du haut des remparts de Toulouse la surprise en est totale. Mais celle-ci vas être très vite remplacer par une clameur de joie qui se répand sur tous les remparts de la ville comme une nuée d’étourneaux quant les raisins sont mur à l'automne dans les vignes des corbières :

« Lo maudich Còmte es mòrt ! Viva lo Còmte Ramon»

« Le maudit Comte est mort ! Vive le Comte Raymond ! ».

Malheureusement pour les Toulousains, ce n’est pas pour autant que le siège s’arrête. Son fils Amaury VI de Montfort prend immédiatement la succession de son père à la tête de l'armée. Mais ne venant juste que de sorti de l'adolescence, il n'avait pas l'expérience militaire de son père. De plus le moral des troupes croisées avait terriblement chuter avec la mort de Simon. Et pour couronné le tout, le contingent du Comte de Soisson quitte le siège une fois sa quarantaine achevée. Par ailleurs, pour vengé la mort de son père et malgré son impuissance à reprendre l’avantage sur les défenseurs de Toulouse, il se refusait à leverle siège et de conclure une trêve avec Raymond VI. Considérant qu’un tel acte serait contraire à son honneur. Il fallut toute l’influence de son oncle Guy, ainsi que les conseils avisés de ses grands barons, lui indiquant que bons nombres d’autres Seigneurs parlés de rentrés chez eux, afin d’arriver à le faire fléchir pour qu’il mette fin à ce siège. Comme un baroud d’honneur, il fait un dernier assaut le 1erjuillet 1218, puis 6 jours plus tard lève le siège de la ville et rentre sur ses terres de Carcassonne qu’il n’arrivera pas à gardé par la suite.

Pour éviter que la lutte ne redevienne religieuse, Raymond VI, qui est toujours excommunié depuis dix ans, se met en retrait, tandis que son fils Raymond VIImène la lutte à son profit contre Amaury VI de Montfort et regagne petit à petit les terrains perdus.

Aux alentours de Noël 1218, Alix de Montmorency, veuve de Simon de Montfort et mère d’Amaury et de Bouchard de Marly arrive avec un petit contingent de croisés. Ce renfort lui permet de faire un raid dans les Corbières, puis il tente de surprendre la ville de Marmande en Agenais, mais sans succès. Alors il en entreprend le siège au début de l’année 1219. Raymond VII ne jugeant pas utile d’intervenir, faisant confiance aux capacités des défenseurs et de ses deux chefs : Centule d’Astarac et Arnaud de Blanquefort, préfère continuer le combat contre les croisés se trouvant à Carcassonne. En effet, certains d’entre eux, conduits par Foucauld de Berzy, effectuaient des raids dévastateurs sur les terres Toulousaines. Avec l’aide du Comte de Foix, Raymond VII finit par surprendre la troupe de Foucault de Berzy près de Baziège et la massacre littéralement.

Au printemps, le Roi Philippe Auguste envoie son fils Louis VIII à la tête d’une importante troupe : une vingtaine d’évêques, une trentaine de Comtes, six cents chevaliers et dix mille archers. Cette armée arrive aux abords de Marmande le 2 juin 1219. Dès le premier assaut, les ouvrages avancés de la défense de la ville sont emportés. Pour Centule d’Astarac, le commandant de la place forte, l’avenir est nettement moins assuré avec la venue du fils du Roi. Il entreprend des négociations et accepte la reddition de la ville le 10 juin, en échange de la vie sauve pour lui et ses soldats. Le légat pontifical réclame pourtant la mort de Centule, comme hérétique et parjure, mais des barons protestent, estimant contraire à leur honneur de violer la parole donnée. Le Comte d’Astarac et ses soldats sont considérés comme des prisonniers de guerre, mais les soldats de l’armée royale profitèrent de cette discordance entre Louis VIII et le légat pour entrer dans la ville et en entreprendre le pillage. Alors tout comme ils avaient déjà faient à Béziers10 ans auparavant, les Français passèrent ce jour là par le fil de l’épée plus de 5000 hommes, femmes et enfants, commettants ainsi leur deuxième génocide en terre Occitane. Puis après leurs méfaits accomplis, ils incendièrent toute la ville.

L’annonce de la prise de Marmande et du génocide de ses habitants, glaça d’effroi tout le pays, ce qui rendit immédiatement, les autres populations Occitanes aussitôt méfiantes en vers les Français. Dés lors, celles-ci refusèrent d’accorder foi à la parole royale. Ainsi, peu de temps après, Toulouse refuse d’ouvrir ses portes au Prince Louis VIII, qui de ce fait met le siège devant la ville mais ne parviens pas à la prendre. Au début du mois d’août 1219, une fois sa quarantaine finit, le Prince Louis VIII quitte le sud du royaume et rentre sur ses terres, laissant derrière lui un bien piètre gardien. En effet, ayant montré son incapacité à investir la ville de Marmande sans l’intervention royale, pour Amaury de Montfort cette victoire restera sans lendemain. Devant parcourir sans cesse toutes les anciennes contrées Occitanes de son père à la tête d’une petite armée, ne pouvant reprendre que de temps en temps une place forte. Mais ne faisant que subir revers sur revers, car immédiatement Raymond VII les lui reprenaient, s’appropriant à chaque fois un peu plus du territoire de son ennemi.

Cartes d'Occitanie
Comté de Toulouse et dépendances du Roi d’Aragon

Raymond VI qui est toujours excommunié, rentre à Toulouse pour y décède le 2 août 1222 des suites d'une brève maladie. Son fils Raymond VIIalors lui succède, sans qu’Amaury de Montfort ne puisse s’y opposé, mais qui le place automatiquement sous le coup de l'excommunication.

Raymond VIIalors récupère ses places fortes les une après les autres, allié au Comte Raymond-Roger de Foix, qui lui également finit par récupéré tous ses domaines à l'exception de Mirepoix où il mourra pendant le siège en 1223. Son fils Roger-Bernard II, continue la lutte contre Amaury VI de Montfort. Celui-ci s’étant fait connaître en 1217 lorsqu’il défendit pendant six semaines le château de Montgrenier contre les assauts de Simon IV de Montfort. L’année suivante, il se distingue pendant le siège de Toulouse, où meurt Simon de Montfort. En 1220, il aide son père à reprendre Lavaur et Puylaurens et joue un rôle important auprès de son père pour la reconquête de ses domaines perdus. Le 14 juillet 1223, la même année que Raymond-Roger de Foix mourrait, le Roi de France Philippe II dit Auguste décédai lui aussi.

Fin 1223, les domaines d'Amaury de Montfort ne se réduisaient plus qu’aux alentours de Carcassonne, Minerve et Penne-d’Agennais, et ses troupes à celles de Guy de Montfort, Guy 1er de Lévis, Lambert de Thury, et une vingtaine de chevaliers et leurs soldats. Les Comtes de Toulouse et de Foix font alors font minent d'assiégés la ville de carcassonne. Sachant qu'il ne pourra pas résister à un assaut, Amaury signe une trêve le 14 janvier 1224 jusqu'à la Pentecôte et quitte à son tour le Languedoc pour l'île de France le 15 janvier.

Février 1224, Amaury de Montfort obtient une audience auprès du Roi Louis VIII. N’étant pas plus doué en diplomatie qu’en sens politique que son père, il s'attendait à un Roi dévot prêt à lui donné des renforts pour reconquérir ses états. Mais il se trouva face un Roi capétien doublé d'un homme d'état, qui sut parfaitement le persuadait de renoncé à tous ses droits sur l'Occitanie en faveur de la Couronne. Pendant ce temps, Raymond VII et ses alliés finiront par reconquirent l’ensemble du Grand Languedoc. Carcassonne qui est alors prise par Raymond VII l’offre à son possesseur légitime : Raimond II Trencavel, fils de Raymond-Roger Trencavel mort en 1209.

Le 25 août 1224, à l'occasion des conciles de Montpellier et de celui de Bourges le 30 novembre 1225, Raymond VII prend l'engagement de se soumettre et de lutté contre les cathares, mais ces promesses n'empêcheront pas l'organisation d'une nouvelle croisade contre lui.  

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château de Peyrepertuse

En 1226, le nouveau Roi de France Louis VIII le lion reprend les hostilités pour faire valoir les droits de la Couronne sur le Languedoc. Roger-Bernard II de Foix tente de maintenir la paix, mais le Roi rejette son ambassade et les Comtes de Toulouse et de Foix reprennent les armes. Louis VIII prend Avignon et reconquiert les trois vicomtés de Raymond II Trencavel qu’il rattache à la Couronne et les transformes en sénéchaussées.

Louis VIII finira par soumettre le Toulousain avant son retour sur Paris, durant lequel il meurt de dysenterie à Montpensier le 8 novembre 1226. Roger-Bernard II de Foix et un petit contingent de ses vassaux constituera une poche de résistance à Limoux de juin 1226 jusqu'en juin 1227, mais cette guerre ne sera qu’une série d’escarmouches ponctuelles. Blanche de Castille, la régente, envoie alors Humbert V de Beaujeu pour restauré l’autorité royale en Languedoc. 

Après deux ans de guérilla, Raymond VII de Toulouse, se résigne à signer le traité de Maux. Blanche de Castille, alors régente du Royaume de France pour son fils Louis IX convoque une conférence à Meaux en mars 1229. Raymond VII de Toulouse s'y rend accompagné de ses principaux vassaux, notamment Bernard Comte de Comminges. Le haut clergé méridional et les seigneurs possessionnés par Simon de Montfort sont également présents. Les conditions sont durcies par rapport au projet, mais Raymond VII n'a d'autres choix que d'accepter le traité. Pour ce faire, il se rend à Paris en pèlerin, va chercher l'absolution en pénitent sur les marches de Notre-Dame de Paris où il est flagellé après sa déclaration publique de repentir et enfin il signe le traité le 12 avril 1229. Ceci lui permet de voir sa situation régularisée auprès de l'église et du royaume de France, au prix d'un traité dont les conditions sont très dures, voir même ignoble.

Raymond VII, Comte de Toulouse se voit contraint de prêter allégeance au Roi de France Louis IX. De plus, il doit céder près de la moitié de son territoire, principalement les anciennes vicomtés de Trencavel. Les sénéchaussées de Beaucaire et de Carcassonne sont données au royaume de France et le marquisat de Provence connu plus tard sous le nom de Comtat Venaissin est cédé au St Siège. Le comté de Toulouse perd ainsi les territoires actuels du Gard, de l'Hérault, de la Drôme, du Vaucluse et de l'Aude. Il conserve l'Agenais, le Rouergue, le Nord de l'Albigeois et le bas Quercy ce qui représente actuellement la Haute Garonne, l'Aveyron, le Tarn et le Tarn et Garonne.

Ce traité prévoit également le mariage entre sa fille Jeanne de Toulouse et Alphonse de Poitiers, l'un des frères du Roi, qui sera considérée comme seule héritière de Raymond VII, ce qui permet à plus ou moins brève échéances de rattacher les territoires restants du comté de Toulouse au royaume de France.

Pour couper court à toute révolte, il est également imposé à Raymond VII de démanteler les fortifications de plusieurs villes, dont celle de Toulouse et d'une trentaine de châteaux.

Il doit s'engager de plus à poursuivre les hérétiques, à prendre la croix et combattre pendant cinq ans en Terre Sainte, à rendre à l'église ou à l'indemniser pour les dommages subis.

Enfin, le Comte s'engage à fonder une université à Toulouse, et à effectuer le paiement des maîtres de l'université pendant 10 ans.

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                  un inquisiteur                                                                Bûché inquisitorial

Cette soumission instaure une véritable dépendance à la Couronne, et l’année suivante le pape crée l’inquisition pour lutter contre le catharisme. Des magistrats, envoyés de Paris, fondent une université à Toulouse. Le Comte Raymond VII et les consuls de Toulouse réussiront avec le temps à noyauter cette université.

Excommunié depuis mars ou avril 1227, et son seul allié ayant signé la paix, Roger-Bernard II de Foix n’a pas d’autres choix lui aussi que de négocier la paix. Le traité qu’il signera lui garantira ses possessions, mais il devra renoncer à la citée de Mirepoix.

Raimond II Trencavel, qui possédait encore de nombreux contacts dans le pays, décide avec l'aide d'Olivier de Termes, de reprendre la cité de Carcassonne qu’il considère comme son dû. Le17 septembre 1240, il profite de la complicité de la noblesse locale et des habitants des faubourgs de la ville pour assiéger la cité. Les combats dureront 25 jours et seront sans merci. Alors que la cité allait tomber aux mains des faydits qui accompagnent Raimond II Trencavel, l'armée royale arrive pour secourir la cité. Le 11 octobre, Raimond II Trencavel doit lever le siège de toute urgence. Il se rend à Montréal où il sera poursuivi et assiégé à son tour. Il réussit à s'échapper et repartit de nouveau en exil en Aragon. Par prudence, Raymond VII n’aidera pas cette révolte de Raymond II Trencavel.

En juillet 1241, Raymond VII de Toulouse sur ordre de Louis IX débute un premier siège de la forteresse de Montségur, qu'il lève peu de temps après sans même y avoir donner l’assaut.

Pour se débarrasser de la tutelle royale, Raymond VII entre dans une coalition formé du Roi d’Angleterre et des seigneurs poitevins, parmi lesquels Hugues X de Lusignan, dont il épouse la fille. Cette coalition doit susciter des révoltes simultanées dans le Poitou et le Languedoc, mais des imprudences de la part de Lusignan la font révéler prématurément en 1242 et les conjurés doivent faire leur soumission.  

cathares
le bûcher le 16/03/1244
  

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château de Monségur

Le massacre des inquisiteurs à Avignonet de Lauragais en 1242 par une soixantaine d'hommes issus de la garnison de Montségur, déclenchera un nouveau siège de la forteresse. Le sénéchal de Carcassonne et l'archevêque de Narbonne Pierre Amiel seront chargés, sur ordre de Blanche de Castilleet de son fils le Roi de France Louis IX d'assiéger la forteresse. En mai 1243, environ 6 000 croisés, entourent Montségur.

L'équilibre des forces perdura ainsi jusqu'à la Noël 1243, où une poignée de routiers basques avec l’aide d’un habitant de la région leur indiquant le chemin, parviennent à se rendre maître de la tour de guet, suite à une escalade audacieuse effectuée de nuit. Aussitôt, un trébuchet est acheminé et monté, qui bombardera sans relâche la position des assiégés. À partir de là, la situation des défenseurs de Montségur s’en trouvas fort malmener. Environ un mois plus tard, peut-être suite encore à une trahison locale, la barbacane tombe aux mains des assaillants. Un dernier assaut lancé en février sera repoussé mais laissera les assiégés très affaiblis.

Le 1er mars 1244, Pierre-Roger de Mirepoix se voit contraint de négocier la reddition de la place forte. Les croisés accepteront quant même les termes suivants :

- la vie des soldats et des laïcs sera épargnée.

- les parfaits qui renieront leur foi seront sauvés.

- une trêve de 15 jours est accordée pour les cathares qui veulent se préparer et recevoir les derniers sacrements.

Le 16 mars au matin, la forteresse s'ouvre à nouveau. En une longue et lente procession, tous les cathares descendent en chantant des louanges à dieu. Arriver devant le sénéchal de Carcassonne et le légat de pape, tour à tour, un peu plus de 200 personnes, dont la femme, la fille et la belle-mère de Raymond de Péreille, préférèrent être suppliciés que de renier leur foi, et montèrent de part eux même sur le bûcher dresser dans un champs à leurs intention, où ils y périrent tous en priant et chantant jusqu’à leurs derniers souffles.

Les habitants du pays donnèrent comme nom à ce lieu  "Lo Prat dels Cremats"  "le champ des brûlés".

Après la prise du château en 1244, la possession du pog revient à Guy II de Lévis, Maréchal de la Foi, seigneur officiel de Mirepoix depuis le traité de mars 1229. Les restes du village cathare furent rasés ainsi que l'enceinte fortifiée extérieure. Le castellum fut restauré et réaménagé pour y poster une garnison d'une trentaine d'hommes qui resta présente jusqu'au traité des Pyrénées au XVII ème siècle où il finit par être abandonner.

En 1246, Raimond II Trencavel sera contraint de renoncer à ses droits vicomtal. Puis l'année suivante, il brisera son sceau de Vicomte de Béziers et Carcassonne en gage de soumission au Roi Louis IX.

En 1249, le Roi Louis IX part en croisade, accompagné d’une grande partie de son ost. Raymond VII reste en Occitanie, espérant profiter de son absence pour reconquérir ses domaines, mais la maladie le prend alors qu’il se trouve à Millau où il meurt peu après. Son gendre Alphonse II de Poitiers devient alors Comte de Toulouse.   

château de Queribus
château de Quéribus

Le Roi Louis IX ordonne au sénéchal de Carcassonne, Pierre d'Auteuil, de s'emparer du château de Quéribus. La conduite des opérations est confiée alors à Olivier de termes, qui connaît les lieux ainsi que leurs défenseurs, pour avoir combattu avec lui face au croisés. Après un court siège de trois semaines en mai 1255, Chabert de Barbaira se rend à Olivier en échange de sa liberté contre la reddition du château.

L’histoire retiendra, que le dernier bastion libre Occitan qui tomba fut le château de Quéribus durant la troisième semaine de mai 1255, pourtant, il restait encore un dernier nid d’aigle libre, malheureusement quelques mois plus tard, ce dernier castrum tomber à son tour. Il s’agissait du Château de Niort en pays de Sault.

Après la mort d’Alphonse de Poitiers en 1271 et de son épouse Jeanne de Toulouse, le Comté est annexé à la couronne de France.

Aux fil des siècles les Occitans devenaient de bon français, mais gardèrent quant même un peu le sang chaud. Il suffit pour cela, juste de se souvenir de quelques affrontements, tel avec les mineurs de Carmaux, les viticulteurs du midi, ou bien encore le plateau du Larzac, sans oublier M. José Bové et le démontage du Mac-do de Millau.

              Raymond VII de Toulouse 

                 Comte Raymond VII de Toulouse                   Traité de Maux

 

Traité de Maux 1229

 

Lettres patentes du roi Louis IX portant promulgation du traité de paix conclu avec Raymond VII, comte de Toulouse. Paris, avril 1229. Raymond, fils du feu comte de Toulouse, après avoir longtemps persisté dans son excommunication, contumace et rébellion, s'est décidé, sur l'injonction du cardinal de Saint-Ange, légat du Siège apostolique, à implorer la miséricorde de l'église et celle du roi, en souscrivant aux conditions d'un traité en vingt-deux articles : soumission à l'église romaine et fidélité jusqu'à la mort; guerre aux hérétiques, sans distinction de parents, de vassaux et d'amis; il en purgera sa terre et aidera à en purger celle du roi et fera faire justice des hérétiques manifestes par ses baillis; - prime de deux marcs d'argent pendant deux ans et d'un marc à perpétuité, à quiconque prendra un hérétique convaincu; Pour les hérétiques non manifestes, receleurs et fauteurs d'hérétiques, il suivra la volonté du cardinal; - 4° protection de l'église et du clergé; défense de leurs droits et privilèges; rupture avec les excommuniés; il saisira les biens de ceux qui ne seront pas réconciliés dans le délai d'un an; - obligation aux baillis de jurer l'observation de ces règles, sous peine de confiscation de leurs biens; - nomination de baillis qui ne soient ni juifs ni hérétiques, mais catholiques reconnus; même condition pour les receveurs des villes et percepteurs de péages; - restitution totale des biens et droits d'église existant à l'époque de l'entrée des croisés dans le pays; pour les autres biens contentieux, on recourra aux juges ordinaires, au cardinal ou à ses délégués; - engagement de payer les dîmes et d'empêcher les chevaliers et autres laïques d'en percevoir; en compensation des dommages causés, payement de 10,000 marcs d'argent entre les mains de commissaires désignés par le cardinal ou par l'église romaine; indemnités aux abbayes : Cîteaux, 2,000 marcs d'argent; Clairvaux, 500; Grandselve, 1,000; Belleperche, 300; Candeil, 200; pour la fortification du Château-Narbonnais et autres châteaux nécessaires à la sécurité de l'église et du roi, 6,000 marcs; la somme totale de 20,000 marcs devra être acquittée en quatre ans; - allocation de 4,000 marcs pour quatre maîtres de théologie à 50 marcs par an, deux décrétistes à 30 marcs, six maîtres d'arts libéraux à 20 marcs et deux régents de grammaire; - 10° promesse de prendre la croix contre les Sarazins, à, titre de pénitence, immédiatement après l'absolution, de passer outre-mer dans les deux ans et d'y séjourner cinq années; - 11° promesse de n'exercer aucune représailles contre les adhérents de l'église, des rois Louis VIII et Louis IX et des comtes de Montfort, et de les traiter en amis, sous charge de réciprocité; - 12° la fille de Raymond VII sera remise au roi, qui, par dispense de l'église, la mariera à l'un de ses frères; - 13° le roi abandonne à Raymond VII tout l'évêché de Toulouse, réserve faite de la terre du maréchal; après la mort du comte, Toulouse et l'évêché appartiendront au frère du roi; si celui-ci meurt sans enfants, ses domaines reviendront à la couronne, sans que les autres descendants ou héritiers de Raymond VII puissent y prétendre aucun droit; le roi abandonne au comte les évêchés d'Agen et de Rodez et la partie de l'évêché en deçà du Tarn, le reste demeurant au roi; l'évêché de Cahors, moins la ville épiscopale et les fiefs du roi Philippe II; - 14° cession à l'évêque de Toulouse et au fils d'O. de Liliers, du territoire de Verfeil et les Bordes, sous charge à l'évêque de rendre au roi le service féodal qu'il devait aux comtes de Montfort; annulation de toutes les autres donations; Raymond VII devra au roi l'hommage lige, selon la coutume des barons de France; - 15° renonciation à toute prétention sur la rive droite du Rhône; - 16° réintégration en leurs biens des gens du pays partisans de l'église, du roi et des comtes de Montfort; - 17° guerre aux habitants de la terre du comté qui refuseront de se soumettre, notamment le comte de Foix; il ne sera traité avec eux que sous l'assentiment de l'église; Raymond VII gardera pendant dix ans les terres confisquées sur eux, destruction préalablement faite des ouvrages défensifs; après dix ans, ces terres reviendront au roi; - 18° rasement des murailles de Toulouse et comblement des fossés, suivant l'ordre du légat; rasement des murailles et comblement des fossés des trente villes et châteaux de Fanjeaux, Castelnaudarri, Labécède, Avignonnet, Puylaurens. Saint-Paul, Lavaur, Rabastens, Gaillac, Montaigut, Puycelsi, Verdun, Castelsarrazin, Moissac, Montauban, Montaigut, Agen, Condom, Saverdun, Auterive, Casseneuil, Pujols, Auvillars, Peyrusse, Laurac et cinq autres au choix du légat; faculté au comte d'en faire autant dans les villes non fortifiées; en cas ou les seigneurs particuliers s'opposeraient à ces destructions, le comte emploiera la force; - 19° le comte jure ces conditions pour lui et pour tous ses vassaux; il s'engage à faire prêter le même serment par les citoyens de Toulouse et autres habitants de la terre qui lui est laissée; en cas d'infraction de sa part, il délie ses vassaux de tout devoir féodal, s'il n'a pas fait soumission dans quarante jours, auquel cas sa terre tombera en commise; dans le serment seront comprises les promesses de fidélité à l'église et au roi ; - 20° livraison, à titre de gage, du Château-Narbonnais, que le roi gardera dix ans, avec pouvoir de le fortifier, et, dans les mêmes conditions, des châteaux de Castelnaudarri, Lavaur, Montaigut, Penne-d'Agenais, Peyrusse, Cordes, Verdun et Villemur; durant les cinq premières années, le comte payera 1,500 livres tournois par an pour l'entretien de ces divers lieux; il pourra, s'il plaît à l'église, détruire les châteaux de Castelnaudarri, Lavaur, Villemur et Verdun; mais la somme due n'en sera pas diminuée; - 21° livraison du château de Penne-d'Albigeois avant les calendes d'août, pour dix ans; le comte assiègera la place, si c'est nécessaire; faute de l'avoir remise dans un an, elle sera donnée aux Templiers, aux Hospitaliers ou autres religieux à titre inaliénable et sous charge de ne jamais faire la guerre au roi, à moins d'un mandat de l'église; si personne n'en veut, elle sera détruite de fond en comble; jusqu'à livraison de Penne d'Albigeois, le roi gardera Penne d'Agenais et le Château-Narbonnais; - 22° les citoyens de Toulouse et les habitants de la terre laissée à Raymond VII sont déliés de leurs serments au roi et aux comtes de Montfort, et dégagés de toute responsabilité vis-à-vis de l'évêque et des autres prélats. Robert de Courtenay, bouteiller; Barthélemy de Roye, chambrier; Mathieu de Montmorency, connétable, la chancellerie vacante.

Les Bénédictins ont publié, dans leur Histoire générale de Languedoc, la promulgation du même traité par le comte de Toulouse. (III, c. 326 a 335. Edit. Privat, VIII, col. 878 a 893.)

 

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T
<br /> adiu, òme d'òc -^pour te dire que c'est par hasard, "que se arriba" sur ton blog - j'ai apprécié - te dire aussi qu'il y a une chanson (je ne me rappelle plus si c'est dans celle de la croisade ou<br /> ailleurs) à la gloire de la mort de Montfort "Monfort es mort, es mort, es mort, viva Tolosa ciuta gloriosa e poderosa, lo tòrnaran lo paratge e l'onor" - e'na adiu-siatz e porta te bè<br /> de la part d'un "cojo" (briviste) devenu bordelais<br /> amistatament - andriu<br /> <br /> <br />
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